Démarche artistique Patricia David
À partir de fragments de verre, je créer des œuvres qui se dévoilent d’abord par la lumière iridescente qui s’en dégage et ensuite par le jeu d’ombres qu’elle provoque et qui dévoile une seconde silhouette diffuse, du tableau. Ainsi, les ambiances provoquées par mes créations amènent le spectateur à interagir, voir même à s’introduire au sein du dispositif d’installation. Grâce aux reflets de la lumière et des ombres projetés sur lui et sur le lieu, l’objet transparent prend alors des dimensions monumentales.
Ma recherche artistique s’articule autour des dichotomies, lumière/ombre, réel/ possible. Je conçois mes compositions en m’imprégnant des préoccupations sociale et environnementale qui me touchent. Pour ce faire, je choisis des couleurs, des effets de transparence et j’intègre des images qui évoquent le sujet que j’aborde.
Par exemple, dans la série « Femmes de l’ombre», les femmes et leurs situations sociopolitiques m’ont interpellée. Elles sont d’ici et d’ailleurs, elles sont dans l’ombre et travaillent en silence. Chaque tableau est un hommage à ces femmes sans pouvoir ni voix, que perpétuent les sociétés malgré les guerres, l’exploitation, la discrimination, le génocide culturel.
En ce qui concerne l’environnement, ma sensibilité face à la détérioration des zones aquatiques confrontées aux puissants oligopoles qui convoitent et exploitent l’eau douce m’amène à me soucier de l’importance de notre [ré]appropriation des fleuves et des rivières, afin d’en prendre soin. Dans la série «Une île parmi 320», les éclats irisant de la lumière dans mes tableaux translucides nous transportent sur l’eau du fleuve par une journée ensoleillée. La deuxième image sombre se dévoile. Le gris et les couleurs flous nous questionnent sur l’avenir.
TECHNIQUE EMPLOYÉE
Je crée des mosaïques de verre, une technique développée et popularisée par l’artiste Eric Wesselow (1911 – 1998). La mosaïque de verre combine certains éléments associés au vitrail, tels que la conception du motif et la coupe du verre, avec des éléments de la mosaïque traditionnelle, tels que le montage et le collage des pièces. Par ailleurs, c’est l’utilisation d’un support en verre, translucide et d’une colle, transparente elle aussi, qui en fait une technique unique en son genre.
La transparence de l’œuvre permet que la lumière traverse les couches de verre, créant ainsi un coloris chargé de nuances et de textures.
Pour ma parte, à la différence du travail de Eric Wesselow, j’incorpore de lamelles de verre, en plus des morceaux. Ce procédé me permet de créer des œuvres qui semblent rayonner d’elles-mêmes. En effet, la tranche des lamelles détourne le trajet de la lumière, conférant aux mosaïques un éclat et une texture singuliers.