Nous sommes très heureux d’annoncer que le RAAV a procédé à la mise à jour de ses conditions relatives à la reconnaissance du statut professionnel des artistes en arts visuels, dans le but notamment d’être plus inclusif tout en respectant les critères de la loi.

Effectivement, depuis quelques années maintenant, la question des conditions d’admissibilité est au cœur de nos préoccupations. Cette question l’est particulièrement à l’heure actuelle où le contexte artistique est en pleine mutation, en ce qui à trait d’une part à l’évolution de la pratique artistique, et d’autre part, au grand défi que représente l’inclusion des artistes autochtones et de la diversité.

Cette refonte est donc le fruit de l’expérience accumulée au fil des ans dans le traitement des demandes de reconnaissance d’artistes provenant d’ailleurs et/ou dont la pratique artistique est « atypique ».  Conformément à son mandat découlant de la Loi S-32.01[1], le RAAV est l’organisme reconnu pour admettre des artistes ayant le statut professionnel. Pour ce faire, la Loi établit quatre conditions qui ont un caractère cumulatif de sorte que l’artiste demandeur doit les rencontrer toutes.

Voici ces quatre conditions :

1° il se déclare artiste professionnel;
2° il crée des oeuvres pour son propre compte;
3° ses oeuvres sont exposées, produites, publiées, représentées en public ou mises en marché par un diffuseur;
4° il a reçu de ses pairs des témoignages de reconnaissance comme professionnel, par une mention d’honneur, une récompense, un prix, une bourse, une nomination à un jury, la sélection à un salon ou tout autre moyen de même nature.
On l’aura deviné : les deux premières conditions sont relativement simples à remplir alors que le tout se corse quand vient le temps de satisfaire aux conditions 3 et 4 relatives à la diffusion et à la reconnaissance par les pairs.

Outre ce défi de base, le Conseil des arts de Montréal soulignait en juin 2017 dans une étude sur les Pratiques en arts visuels issues de l’autochtonie et de la diversité à Montréal, les défis particuliers liés à la reconnaissance des artistes issus de ces groupes. Dans cette étude, le CAM a proposé des recommandations très intéressantes invitant différents organismes comme le RAAV à favoriser la reconnaissance de ces artistes.

Très réceptifs à ces recommandations, nous avons porté une attention particulière à :

« Poursuivre les consultations sur la notion de « pairs » dans un contexte autochtone afin de trouver un équilibre satisfaisant entre la reconnaissance par la communauté et la reconnaissance par le milieu des arts visuels, et favoriser ainsi l’autodétermination des pratiques artistiques traditionnelles et contemporaines. »
« Créer une banque de données identifiant dans la communauté artistique montréalaise au moins deux personnes-ressources pour chaque grande zone géographique et culturelle mondiale capables d’évaluer la carrière, dans leur pays d’origine, des artistes immigrants. »
C’est donc dans ce contexte que nous nous sommes donné le défi de consolider dans un même document nos lignes directrices dans le traitement des demandes d’admissibilité des artistes comme membre professionnel, tout en le modernisant pour favoriser la reconnaissance des pratiques artistiques hors des courants dominants.

[1] Loi sur le statut professionnel des artistes en arts visuels, des métiers d’art et de la littérature et de leurs contrats avec les diffuseurs