Réenchanter le monde
C’est depuis 2018 que j’ai commencé à m’investir sérieusement en photographie. Auparavant, parallèlement à mon travail chez Hydro-Québec comme opérateur au Centre de contrôle des installations électriques du grand Montréal, disons qu’au fil du temps et en autodidacte, j’ai longtemps travaillé à me créer des espaces de contemplation méditative. Quelque chose comme des havres de paix, de beauté et de cohérence où je pouvais à loisir me reposer du bruit et du désordre ambiants. Ce travail de création se situant un peu comme aux limites de l’écriture et des arts visuels, fut aussi présenté dans quelques lieux d’exposition, dont la galerie L’air libre située dans les locaux de la Librairie Monet à Montréal.
Puis, un jour, il se trouva que j’eus l’impression que j’avais pas mal fait le tour de mon jardin et de mon écriture. Un peu comme la chenille qui finit par se transformer, il était temps que je sorte de ma bulle.
Mais, même si nous changeons et que nous nous transformons, nous éloignons- nous vraiment de nous-mêmes ?
Encore aujourd’hui, je travaille avec les sujets que je capte en photo comme je travaillais, autrefois, avec mes mots lorsque je pouvais m’attarder pendant des jours sur leurs sens et leurs ramifications. C’est ainsi que, photographiant la nature et mon environnement dans l’ordinaire et le « trop connu » de ceux-ci, je suis attentif aux légers bruissements et murmures se dégageant de tout plein de tous ces petits riens sur lesquels nous ne prenons guère le temps de nous arrêter.
Oui, voilà un peu ce que j’aime faire. Rendre visible et inoubliable ce qu’on ne voyait pas, ce qu’on ne voyait plus et amener tous ces petits riens qui nous entourent jusque dans cette éternité sans début ni fin de leurs singulières, et souvent majestueuses, présences au monde.