Diplômé de l’École nationale de Théâtre du Canada, Dominic Darceuil a d’abord œuvré dans le milieu du théâtre, de la télévision et du cinéma. Un retour aux études à l’UQAM et à l’université Concordia marque son passage vers une démarche en arts visuels. En se penchant sur son parcours artistique, on ne peut que constater que sa pratique des vingt dernières années demeure intimement liée à sa première vie professionnelle. Ainsi, on ne s’étonne pas que le « personnage » occupe une place primordiale dans son travail et qu’il soit en quelque sorte théâtralisé, scénographié, traversé par un récit qui offre par les couleurs, le choix de la matière, le positionnement et la réalisation sur papier, sur toile ou sur bois, une véritable interprétation de son état intérieur.

Quand Robert Lepage invite Dominic Darceuil à capter sur le vif des moments de création lors de l’orchestration du Projet Riopelle, coproduit par ExMachina, la Fondation Jean-Paul-Riopelle, Duceppe et le Théâtre français du Centre national des Arts du Canada, l’artiste réalise près de cent cinquante dessins reflétant le processus de travail scénique. De cette multitude d’esquisses documentant la réalisation de l’œuvre théâtrale, une quinzaine fera l’objet d’une exposition, présentée à Québec au foyer du Diamant, lors des représentations de la pièce Le Projet Riopelle, du 19 octobre au 26 novembre 2023.

La même année, le Bureau des Affaires poétiques de Québec propose à Dominic Darceuil de concevoir des « Boîtes-monde » dans le cadre de l’activité Empruntez un·e poète qui aura cours lors du Mois de la poésie. Ces boîtes permettront au public de mieux saisir l’univers littéraire de Sylvie Nicolas, Christine Sioui-Wawanoloath et Mattia Scarpulla, et de visualiser une part insoupçonnée de leurs « mondes de l’écrit » respectifs. On se retrouve devant trois réalisations qui font appel au théâtre d’objets, à sa symbolique, à sa matérialisation ainsi qu’ à une mise en éclairage d’une œuvre par une autre.

Né à Montréal en 1972, Dominic Darceuil vit et travaille à Québec. À son exploration onirique des personnages du quotidien et de leur état intérieur se greffe une recherche plastique diversifiée qui inclut la sculpture, la mise en espace d’objets inusités et le désir constant d’établir un dialogue qui fait du silence un langage à explorer. La démarche singulière de Darceuil fait de lui un dramaturge de l’inaperçu.