Fonds d’urgence spécial du gouvernement fédéral pour la culture
Le 17 avril dernier, lors de son allocution quotidienne Justin Trudeau a annoncé que le gouvernement fédéral allait établir un Fonds de soutien d’urgence pour le domaine de la culture, du patrimoine et des sports d’un montant de 500 millions de dollars pour l’année 2020-2021.
Ce fonds d’urgence a pour but de soutenir les organisations culturelles et sportives face aux difficultés rencontrées à cause de la Covid-19. Ce fonds répond aux organismes qui ne sont pas admissibles à la subvention salariale à cause de la nature irrégulière et saisonnière des revenus, il vise également à soutenir les travailleurs contractuels. Le fonds offre également des avances de subventions et contributions pour aider les organisations à maintenir leur liquidité ainsi que de petites subventions pour couvrir certains coûts fixes.
Nous tenons à saluer l’initiative du gouvernement fédéral parce qu’elle représente pour nous, comme pour les autres acteurs du secteur culturel, une reconnaissance de notre travail et des artistes que nous représentons. Ce fonds est pour nous l’occasion de mettre sur la table plusieurs sujets déterminants pour la pérennité du travail artistique des artistes en arts visuels.
En ces temps de pandémie, nombreux sont les artistes qui, à défaut de pouvoir travailler dans leurs ateliers ou exposer en galerie, décident de partager leur création en ligne, sous forme d’expositions virtuelles. Ce travail, qui en est un à part entière doit être rémunéré au même titre qu’une exposition se déroulant en présence réelle. Par ailleurs, tous les maillons de la chaîne sont essentiels dans le processus de création et de diffusion. Il faut que les créateurs et les diffuseurs soient reconnus pour leurs travaux et rémunérés comme ils le seraient en temps normal.
Outre l’importance de s’assurer d’une juste rémunération dans l’espace numérique, nous réitérons qu’il est fondamental que le secteur des arts visuels soit reconnu à sa juste valeur et reçoive en conséquence sa juste part des sommes avancées par le gouvernement fédéral pour le secteur culturel. Soyez assurés que nous suivrons la situation de près.
Les droits et redevances payables pour les expositions virtuelles
C’est dans l’air du temps et on le comprend bien! Certains intervenants dont des musées de taille diverse nous font part de leur intention de réaliser des expositions virtuelles avec des artistes professionnels et avant d’aller de l’avant désirent bien évaluer cette possibilité. Or ceux-ci, nous soulignent – avec raison- que les tarifs recommandés par le RAAV et son partenaire CARFAC ne contiennent pas de normes spécifiques pour les droits à verser aux artistes pour les expositions virtuelles. Est-ce que les droits pour une exposition régulière s’appliquent? Devrions-nous nous inspirer plutôt des normes pour la reproduction des œuvres? De telles expositions impliquant nécessairement une reproduction de celles-ci.
Pour le moment, les barèmes RAAV-CARFAC sont effectivement silencieux à ce sujet et nous devons en quelque sorte procéder par analogie. Nous travaillons présentement à l’élaboration d’une tarification spécifique pour les expositions virtuelles tout en recommandant, pour le moment, de s’inspirer avant tout des tarifs prévus pour les droits d’exposition et de nous consulter au besoin pour ajuster nos recommandations selon les paramètres spécifiques de chaque exposition.
-Bernard Guérin, directeur général du RAAV.