Forum stratégique sur les arts vivants et la culture : Un événement marqué par la recherche de pistes de solutions concrètes et durables

Le RAAV était présent au Forum sur les arts vivants et la culture le lundi 28 octobre dernier à la Place des arts. Organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), cet événement poursuivait l’objectif de rapprocher le monde des affaires et le milieu culturel afin d’explorer :

  • Des stratégies innovantes pour répondre aux défis du secteur culturel
  • L’impact économique et social des investissements dans les arts et la culture
  • Des solutions collaboratives pour renforcer notre tissu créatif

Devant une salle bondée de quelque 800 participants, plus d’une vingtaine de conférenciers et conférencières ont partagé leur expertise lors de cet événement sans précédent. Parmi les acteurs publics, financeurs culturels, arts vivants, festivals, lieux de diffusion et acteurs économiques présents pour tisser des liens entre le milieu des affaires et celui de la création :

Valérie Plante, mairesse de Montréal;

Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications du Québec; Michel Leblanc, p.-d.g. de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Yves Lalumière, p.-d.g. de Tourisme Montréal;

Tania Kontoyanni, présidente de l’Union des artistes ainsi que

Dominic Champagne, auteur, dramaturge et metteur en scène pour n’en nommer que quelques-uns.

Comment amener l’entreprise privée à s’impliquer dans la protection et le développement de nos atouts culturels de manière durable ?

Bien que la culture québécoise rayonne à l’échelle mondiale, le secteur des arts et de la culture d’ici vit une crise en raison de différentes tendances importantes dont une baisse de la demande, l’augmentation et la diversification de l’offre, un changement des habitudes de consommation, les pressions exercées sur le modèle de revenus, l’inflation et les transformations sociales. Bref, la société se transforme en profondeur et le secteur de la culture n’y échappe pas!

Comment amener l’entreprise privée à s’impliquer dans la protection et le développement de nos atouts culturels de manière durable ? 

« Il s’agit [pour eux] d’un acte de foi et de résistance envers la culture », affirme Nassib El-Husseini, p.-d.g. des 7 doigts de la main. Afin d’agir de concert, des panélistes ont exploré les bénéfices mutuels et les impacts sociaux de la collaboration entre le monde des arts et celui des affaires. Entre autres, en préservant notre modèle hybride (financement public et investissement privé), en favorisant une proximité avec nos créateurs, en proposant des projets inédits en entreprise et pour nos bons citoyens corporatif, en ajoutant le « C » pour culture à la liste des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance).

La culture devrait être vue « non pas comme une cause, mais comme une solution », Stéphane Lavoie, d.g. de la programmation de la TOHU.

Néanmoins, de vives inquiétudes persistent dans le milieu culturel qui veut que l’argent public et privé investi dans les arts et la culture se rendre jusqu’aux artistes.

En dépit des nombreux qualificatifs décrivent l’identité contemporaine de la métropole culturelle tels que : pilier de notre société, ADN de la ville, outil de cohésion sociale, moteur essentiel de notre économie, la question demeure entière :  comment susciter davantage l’intérêt de la population en général à contribuer en dons pour la culture qui se situe actuellement au 12e rang dans les choix des philanthropes? Certains conférenciers et conférencières ont proposé quelques pistes de solution, parmi lesquelles : faire la promotion de la philanthropie culturelle, renouveler le public et miser sur l’éducation culturelle.

La culture se situe actuellement au 12e rang dans les choix des philanthropes, bien après la santé et l’éducation.

Les quelques artistes panélistes présents ont évoqué la souffrance du milieu, le travail invisible non rémunéré, les revenus limités des artistes, l’épuisement professionnel, la précarité, la détresse, le sentiment d’humiliation et l’absence de filet social. « La culture devrait être un service public lié par un pacte social, comme dans la Grèce antique », suggère Tania Kontoyanni. Emboîtant le pas, Dominic Champagne déclare à son tour que le milieu de la culture souffre en raison de profonds changements sociaux et du manque d’engagement généralisé.Malgré une réelle volonté de créer un  maillage concret entre les secteurs privés et créatifs, certaines maladresses lors du forum révèlent que certains défis persistent dans cette collaboration notamment en ce qui concerne une vision commune de la reconnaissance et une valorisation du rôle essentiel des artistes dans notre société.

Le financement de la culture devrait être une responsabilité partagée par les différents paliers de gouvernement, par l’entreprise privée, par la philanthropie ainsi que par le public. Tout le monde doit faire sa part.

Pour finir, nous tenons à saluer l’initiative de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour l’organisation de ce Forum stratégique sur les arts vivants et la culture, un événement structurant et essentiel pour notre écosystème culturel.

Chose certaine, le financement de la culture devrait être une responsabilité partagée par les différents paliers de gouvernement, par l’entreprise privée, par la philanthropie ainsi que par le public. Tout le monde doit faire sa part. Cette rencontre a permis de poser les bases d’une collaboration plus solide entre les secteurs des affaires et de la culture, tout en ouvrant des pistes de réflexion prometteuses pour renforcer le rôle des arts dans notre société.

Gaëtane Dion, présidente du RAAV

Marie-Claude Plante, membre du CA du RAAV