Philippe Poullaouec-Gonidec est artiste plasticien de formation. Diplômé des Beaux-arts en France en 1977, il s’est intéressé par la suite à l’esthétique des paysages et à l’approche critique et inventive de l’art du paysage et des jardins. Sa formation de plasticien en environnement lui a permis de développer une approche sensible face aux questions de paysage et des territoires. L’un des traits de caractéristiques de sa carrière académique est d’avoir concilié le domaine des arts à celui des sciences sociales et environnementales en privilégiant le dialogue interdisciplinaire et plus largement l’inclusion des savoirs de tous horizons.
Ainsi parallèlement à sa carrière académique, Philippe Poullaouec-Gonidec a soutenu plusieurs projets en création contemporaine dans l’art du jardin et du paysage. Cet intérêt a toujours été alimenté par son propre univers d’expérimentations artistiques qui remonte à sa formation en arts au début des années 70 et qui s’est confirmé en 1975 lors de sa participation comme exposant au Salon de la jeune peinture (Jeune création) au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (France). Il reviendra ponctuellement à la création, dont notamment, en 1991 alors qu’il réalise en collaboration avec l’architecte paysagiste Claude Cormier, une installation artistique «Les Pruches, la forêt Enchantée» pour le Bar Business, Montréal (Canada) ou encore en 1993, lorsqu’il est invité à concevoir Le jardin des nuages, une œuvre éphémère pour la Ville de Niort (France). En 2009, Le journal Libération (France) sélectionne quatre photographies pour publication en version numérique. Quelques années plus tard, tout en poursuivant sa réflexion artistique sur l’art du paysage (Land Art) à l’échelle internationale, il renoue plus fortement avec l’expression picturale en produisant des tableaux qui feront l’objet d’acquisitions privées tant en Europe qu’au Canada. En 2012, il réalise trois installations paysagères marquantes (Land Art _ Scarified Landscape) qui ont été produites dans le cadre de la 2e édition internationale du Landworks Sardinia 2012 (Italie). Dans cette manifestation culturelle, il présente une création filmique «Scarified Landscape».
Ces dernières années, il se consacre principalement à la peinture. D’un art pictural qui s’apparente au mouvement « Support surface », il s’inscrit actuellement dans la production d’un « Art concret » où l’artialisation du paysage et des corps sont les sujets d’une figuration narrative. En automne 2022, il réalise une exposition solo à la galerie montréalaise Salon art club. À l’été 2023, il expose plusieurs œuvres à la galerie Wishbone de Montréal tout en planifiant une nouvelle exposition solo en 2024 qui inclura des créations filmiques et photographiques.
En marge de sa pratique artistique multidisciplinaire, il s’implique activement à élargir les horizons de la création contemporaine. En 1999, il crée et dirige l’École d’été d’art contemporain des paysages et des jardins à Métis pour soutenir une réflexion critique et inventive dans ce domaine. En 2000, il cofonde le Festival international de jardins contemporains de Métis (Québec-Canada). De 2000 à 2003, il assume les co-directions artistique et scientifique de cet événement dédié au renouvellement de l’art des jardins. Sous sa direction scientifique, cette manifestation artistique acquiert une véritable notoriété internationale et se mérite plusieurs prix d’excellence.
Dans la foulée de cet engagement en création contemporaine, il est invité à agir comme l’un des commissaires de la 4e Biennale de Montréal (2004) du Centre international d’art contemporain de Montréal (CIAC), et parraine deux éditions (2004 et 2005) des Rendez-vous des arts sans frontières « Les Escales improbables de Montréal ».
De 2011 à 2014, il dirige la réalisation de deux concours de création contemporaine de jardins dans deux villes chinoises (Chongqing 2011-2012 et Qingdao 2013-2014) pour promouvoir la relève et la création canadienne et québécoise en architecture de paysage sur la scène internationale.
Son approche et son implication artistiques lui ont valu plusieurs reconnaissances nationales et internationales. Philippe Poullaouec-Gonidec est chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres de la France soulignant ainsi sa contribution à la reconnaissance artistique en art du paysage et du jardin. La même année en 2005, il recevait le Prix de recherche Trudeau pour sa pensée innovante, la portée de ses réalisations scientifiques et pour son engagement dans la société canadienne. Depuis 2017, il est membre élu de l’Académie des arts, des lettres et des sciences humaines de la Société royale du Canada et il est récipiendaire de plusieurs autres distinctions du milieu universitaire.