Elle s’intéresse à la matérialité de ces concepts et à leurs influences dans l’œuvre afin de comprendre ce qui lie temps, espace et objet. Elle tisse ensemble ces thématiques pour voir de quelle façon elles interagissent: L’œuvre peut-elle agir en tant qu’archive d’un instant ou d’un lieu ? Comment peut-elle transposer un espace à un autre ? L’œuvre est-elle en soi fixe ou mobile ?
Son travail est empreint d’une curiosité envers les médiums et leurs supports, se dévoilant par expérimentation, déconstruction et transformation. Elle utilise le hasard comme outil et partenaire créatif pour donner des résultats imprévisibles et légèrement inconfortables. On reconnait sa ligne délicate, mais solide, d’une symétrie maladroite. Recroisant architecture, urbanisme et histoire de l’art, ses œuvres examinent la mémoire collective pour en sortir une narration alternative, humoristique et critique.
À travers la céramique, Alice Zerini-Le Reste donne un accès particulier à la matière. Exploitant souvent des ressources locales et incongrues ; couleurs, formes et fusion des éléments sont des variables ancrées dans sa démarche. Conçues avec l’imprévu, ses œuvres apportent la céramique à un autre niveau de fragilité, celui de l’objet qui pourrait tomber et casser à tout moment. Travaillant de manière naïve et spontanée, elle en vient à des résultats vertigineux et marqués par la rapidité de l’exécution. La transformation de la terre au fil des cuissons y fait ensuite émerger l’aspect amolli, cassant et immuable de ce matériel. Vivantes de toutes leurs vulnérabilités, les pièces sont soulevées, le vide y voyage et les sort de leurs lourdeurs. C’est alors le jeu, le jeu des formes dans l’espace.