Née en 1957 dans le petit village de Guyenne en Abitibi, Gaëtane Dion vit différents déracinements géographiques au cours de son parcours personnel avant de s’installer à Sainte-Catherine-de-Hatley en 2021. Les différents lieux de résidence, quelques ruptures et de nombreux voyages sur la planète marquent et métissent sa pratique en arts visuels. En 1978, quelques années après la fin de ses études collégiales en arts plastiques, elle s’expatrie au Sénégal pour suivre son conjoint, mais aussi pour explorer le monde et déployer ses ailes. Ce séjour de deux ans en terre africaine suscite chez elle un intérêt pour les habits et les parures des Sénégalaises et leurs agencements aux couleurs vives qui détonnent avec l’aridité du pays et la pauvreté de ce peuple fier. Là-bas, elle expérimente l’aquarelle et le batik et anime des ateliers d’arts plastiques pour les enfants de coopérants canadiens en plus de remplir quelques contrats d’illustrations pour un dispensaire de brousse. De retour au Québec, parallèlement à sa pratique, elle travaille dans le domaine de la presse écrite durant une trentaine d’années, d’abord à titre de graphiste et ensuite comme gestionnaire.
De 2000 à 2004, elle fait des études au baccalauréat en dessin et peinture à l’université Concordia, ce qui a pour effet de stimuler sa pratique et son engagement au sein d’organismes de diffusion des arts visuels en Montérégie. En 2009, elle choisit de se consacrer principalement à sa pratique en plus d’offrir des ateliers de création aux adultes à son atelier-galerie.
Plus tard, une rencontre fortuite l’amène à s’intéresser de manière plus approfondie aux racines de sa pratique. Elle entreprend alors le programme d’Étude de la pratique artistique dispensé par l’UQAR au sein de la cohorte 2016-2018. Elle reconnaît alors son obsession intime pour l’apparence, ce qui aiguise son intérêt pour l’invisible et l’intangible derrière ce qui paraît. C’est d’ailleurs cette problématique qu’elle creuse dans son projet de recherche-création intitulé Faut pas se leurrer ! qu’elle présente au printemps 2020 en pleine crise sanitaire, projet qui complète sa maîtrise en art à l’UQTR.
Devenue multimédia (avec le montage vidéo et l’animation 2D), sa pratique continue de se déployer autour de questionnements liés à l’intime, notamment l’apparence et la perception, l’identité et l’altérité. À travers ses observations et ses réflexions nourries par sa réalité quotidienne et onirique, elle se penche esthétiquement et plastiquement sur cette dimension où le visible invite au dialogue avec l’invisible.
Depuis plus de 35 ans, sa trajectoire l’a amenée à présenter son travail au Québec, en France, en Espagne et au Texas lors d’expositions individuelles et collectives.