James Kennedy, artiste visuel francophone né en 1973 à Québec, vit et travaille à Montréal. Utilisant des techniques telle la coupe au laser, la gravure, la sérigraphie et la photographie, il crée des sculptures et tableaux d’acier dans lesquels il grave ou découpe des formes aussi bien organiques que figuratives, dans une démarche cherchant à mettre en valeur la beauté brute et la robustesse du matériau tout en explorant ses propriétés physiques et ses liens avec la géologie, la géographie et l’industrie.
Faisant suite aux séries intitulées Continents (2008–14), Îles et Lacs (2014–21), l’œuvre récente de James Kennedy représente des structures et sites industriels témoignant de l’utilisation historique de l’acier dans les domaines de l’architecture et de l’ingénierie. Son intérêt particulier pour les ponts remonte à son enfance dans la ville de Québec. Ayant grandi près du Pont de Québec (1903–1917) et du Tracel de Cap-Rouge (1906–1908), il a été visuellement marqué par deux des structures industrielles les plus imposantes et les plus remarquables de la province. Parallèlement, c’est dans l’atelier d’artiste maternel qu’il était initié aux arts visuels.
Après ses études d’administration à l’Université Laval et à HEC Montréal, James Kennedy a d’abord travaillé pour différentes sociétés, dont le Cirque du Soleil, avant de renouer graduellement avec son intérêt pour la création artistique en se spécialisant dans le domaine du design commercial. En 2005, il fonde sa propre entreprise de design et de production, K-One, et se consacre à la conception et fabrication individuelle d’aménagements intérieurs et d’installations publiques.
En 2008, son intérêt croissant pour l’acier l’amène à exploiter encore davantage les qualités esthétiques naturelles du matériau brut en créant des œuvres autonomes, manipulant la surface de plaques d’acier industriel dont il réalise des sculptures murales. Depuis, il a travaillé intensément avec son medium de prédilection et développé différentes techniques lui permettant de rehausser les motifs abstraits formés par le refroidissement du métal en fusion sur des pièces d’acier qu’il choisit soigneusement pour leurs qualités graphiques, utilisant par la suite ces subtils formes organiques comme point de départ pour la représentations des continents, d’îles et de lacs. Plus récemment, ses expérimentations avec la gravure et la sérigraphie lui ont permis d’intégrer la photographie dans sa démarche, notamment dans la série Ponts.
Avec Continents, James Kennedy abordait de façon ludique les thèmes des origines, de l’appartenance et du déplacement. Dans une veine similaire, la série actuelle consacrée aux ponts internationaux, amorcée avec le Pont Jacques-Cartier à Montréal, est encore plus intimement reliée à ses racines, puisqu’elle évoque des souvenirs d’enfance autour du Tracel de Cap-Rouge, faisant le pont, au sens propre et figuré, entre son passé et son présent, tout en s’inscrivant dans le contexte plus large de lieu et de développement.