Catherine D Lapointe poursuit une quête de repossession du corps et du soi en relation avec son environnement. D’abord par les mécanismes plastiques du jeu, de la mise en scène, et l’éphémère organique de la fleuristerie qu’elle applique dans son métier de scénographe puis l’oriente dans sa pratique en art visuel. Toutes ces branches bien ficelées à son amour des arts textiles hérité de sa lignée de femmes, sont les fondements de son identité artistique et se réflètent dans ses créations.
En alliant végétaux, textiles et matériaux de construction, elle transcrit sa relation tendue à l’éphémère, à l’écologie, au flétrissement et à la mort des choses, autant par des installations à échelle humaine que par une relecture de propositions photographiques par le médium de la broderie et de travail à partir de matières végétales. On peut voir cet échange dans les deux dernières séries Perce neige (2021) et Florimorphe (2023) qu’elle réalise en duo avec sa complice des 3 dernières années, la photographe Camille Gladu-Drouin. Leurs créations se sont d’ailleurs retrouvées dans plusieurs expositions collectives et utilisées pour les identités visuelles de festivals et recueil de poésie. Ce mélange de textures engendre des contrastes qui traduisent cette forte charge émotive qui cohabite avec les traumatismes et permet de revisiter la vulnérabilité comme une force créatrice.
Scénographe et accessoiriste, elle signe des installations, des visuels et des conceptions originales pour le Festif! de Baie-St-Paul, le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, le Festival TransAmeriques et le Festival du Nouveau cinéma de Montréal, en plus de participer à plusieurs productions théâtrales, dont Atteintes à sa vie, la dernière proposition de Philippe Cyr, présentée à L’Usine C au printemps 2022.
Depuis 2020, Catherine enchaîne les collaborations avec ses créations d’installations immersives concrètes qui permettent de déposer et mettre en valeur l’écoute d’albums de musique et/ou d’accueillir des œuvres de réalités virtuelles.
La série Grafitis sur papier, réalisée entre 2019 et 2021, propose une relecture de photographies sensuelles et anonymes. Le fil sert à sortir les sujets féminins de la lentille objectifiante, par un commentaire humoristique et une volonté d’empuissancement en posant un regard de female gaze à la fois doux et puissant.
Dernièrement, l’œuvre immersive Miroitement (2022), présentée lors du concert/exposition de lancement du dernier album de Coco Mélies financé par le CALQ a su mettre de l’avant le travail d’installation in sitù, de performance et le travail floral qui englobe sa pratique.