Artiste professionnelle en arts visuels. Voyer a œuvré dans plusieurs régions du Québec. Elle se retrouve présentement à Trois-Rivières où elle poursuit son projet de doctorat sur la paramnésie.
Comment définir la mémoire et la conserver « intacte »? L’artiste tente, à travers ses œuvres d’art, de l’exprimer et de réaliser cet acte de conservation. Toute sa vie, Voyer évolue dans un univers mnésique. Initialement dans son travail en bibliothèque puis comme enseignante, elle a côtoyé et transmis la mémoire sous plusieurs formes.
Ces acquis se transposent présentement à travers ses toiles et ses installations. Le regardeur y découvre les empreintes et l’oxydation d’une pièce de métal, le souvenir d’une photographie intégrée au tableau ou encore l’utilisation de vestiges d’objets récupérés qui en émergent.
Elle a recouru aux palimpsestes en se servant de toiles récupérées d’elle et de quelques autres artistes qu’elle retravaille en laissent entrevoir des empreintes antérieures sous différentes formes. De plus, les titres s’inscrivent sur les canevas pour appuyer sa recherche et, peut-être aussi, par peur de les oublier.
L’importance de cette mémoire qui peut s’étioler face à la maladie dégénérative ou marquer le corps suite à un traumatisme physique, s’impose comme le fer de lance de sa recherche. Les stigmates du corps deviennent alors témoins de la souffrance et d’une certaine renaissance. Tout devient prétexte à mémoriser : l’oxydation du métal, la symbolique d’un corps blessé par la vie, un objet donné par un ami…
Et, côtoyant la mémoire, il existe inévitablement l’oubli.