Artiste et chercheure engagée, Véro Leduc est originaire de Tiohtià:ke | Mooniyang | Montréal et vit depuis 2021 à Morin Heights, où elle s’est installée pour pouvoir créer dans son studio.

Après des études en travail social et en communication, plusieurs années de militantisme et une carrière universitaire fructueuse, elle décide en 2020 de faire davantage place à l’artiste en elle, inspirée par la phrase de Christian Lapointe : « L’artiste, c’est quelqu’un qui ne peut pas faire autrement ». Invitée à faire sa première exposition solo en 2019, les astres s’enlignent alors pour faire davantage de place à la création. Elle est invitée à animer et participer à des résidences et des expositions au Québec, en Colombie, en Côte d’Ivoire, au Mexique, au Portugal et au Japon, où elle reçoit le premier prix de l’exposition Diversity in the Arts, à la suite d’une sélection parmi 2250 œuvres reçues à l’international.

Multidisciplinaire, ses pratiques principales sont la vidéo, la peinture, la performance et la musique sourde. Formée en arts de façon autodidacte, plusieurs postures forgent sa démarche artistique, dont celle du ralentissement et de la déconstruction. Parmi les thèmes qui l’inspire, on retrouve celui de la sourditude (le fait de vivre comme personne sourde) et le devenir (ces possibles qui émergent de nos rêves de transformation individuelle et collective).

Elle s’est formée en arts de façon autodidacte, grâce à des ateliers avec des artistes tels que Carol Bernier, Seymour Segal, Lise Fradet, Romina Sol Catanzaro, Marcello Giorgi, Sylvie Cotton, Tedi Tafel et Ginelle Chagnon. Depuis 2004, ses œuvres ont été exposées à divers endroits à l’international [Tokyo, Yokohama et Osaka au Japon] et en Amérique du Nord : le Dyer Arts Center, l’Écomusée du fier monde, l’Afromusée, la Maison de la culture de Varennes et la Galerie L’Artiste. Des reproductions ont également été publiées, notamment sur la page couverture de la revue Droits et Liberté et dans le catalogue d’exposition Diversity in the Arts.

Première professeure d’université sourde au Québec, elle enseigne au programme Handicap et sourditude, qu’elle a cofondé ainsi qu’au programme d’Action culturelle. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la citoyenneté culturelle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle, ses travaux récents portent sur les pratiques artistiques des personnes de la diversité capacitaire (personnes sourdes, handicapées, neuroatypiques et psychoatypiques), les musiques sourdes et les pratiques d’équité culturelle. Ses projets et ses pratiques s’articulent à travers des démarches de recherche-création et des perspectives critiques, féministes, queer, intersectionnelles, crip (handicapées) et sourdes.

En 2020, elle a reçu la médaille de la gouverneure générale du Canada pour son travail méritoire visant à briser les barrières de l’exclusion sociale et à renforcer l’accessibilité à l’université et à la culture pour les personnes sourdes et malentendantes.