Notice biographique
Originaire de St-Pons, Éric Maillet détient un diplôme en ferronnerie d’art de l’école des métiers d’art de Saint-Pons-De-Thomières en France, métier qu’il exerce jusqu’en 2001 avant d’immigrer au Canada. Au Québec, il s’installe définitivement à Bergeronnes sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Il y construit un grand atelier pour pouvoir créer et réaliser des œuvres monumentales et ainsi répondre à des commandes spéciales hors normes, tels que des supports d’exposition pour des squelettes de baleines.
L’année 2003 constitue une étape charnière dans sa carrière de sculpteur alors qu’il crée avec Talo, un artiste chilien, l’œuvre l’Envol dans le cadre du Congrès des plus belles baies du monde qui réunissait à Tadoussac une quinzaine de pays. Depuis cette création, plusieurs de ses œuvres extérieurs marquent les paysages de la Côte-Nord, notamment à Tadoussac, Aux Escoumins, à Sept-Îles, à Havre-Saint-Pierre et au Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent. Parallèlement à sa carrière de sculpteur, il crée aussi sur commande publique et privée des trophées et des meubles d’art.
Éric Maillet fut récipiendaire de bourses et de prix à la création en 2004, 2006, 2007 et 2010, dont le prix à la création artistique en région (Côte-Nord) décerné par le Conseil des Arts et des Lettres du Québec. La télévision publique québécois (Télé-Québec) lui consacrera un documentaire ainsi que des capsules vidéo réalisés en 2005, 2006, 2010, 2011, 2015 et 2022.
Démarche artistique
Passionné d’archéologie et de spéléologie et inspiré par les traces laissées par les humains au cours des siècles, Éric Maillet concrétise son intérêt pour l’histoire et le passage du temps à travers des combinaisons de matériaux naturels et industriels et d’objets usinés, recyclés ou recomposés.
Le gneiss rose du complexe de Les Escoumins ou le granite noir de celui de Tadoussac sont toujours présents dans ses œuvres monumentales, un puissant rappel de l’histoire géologique de sa région d’accueil. L’âge de minéralisation de ces fascinants granites remonte à plus d’un milliard d’années, un premier repère qui nourrit sa réflexion sur le temps.
Il s’intéresse à l’impact du temps et à ses manifestations tangibles sur les objets – marques d’usure, pétroglyphes, dégradations; sur le passage du temps et ses manifestations intangibles – savoir, mémoire, affinités, symboles; puis finalement aux ravages du temps – surconsommation, obsolescence programmée, pollution…
De plus en plus intéressé par les nouvelles techniques de découpage, d’assemblage et de façonnage du métal, ses œuvres demeurent cependant résolument rivées au passé. Inspiré par le progrès, la décadence, fasciné par les traces indéchiffrables ou hermétiques de civilisations oubliées, il explore les méandres de la mémoire, donne vie à l’imaginaire et puise dans ses racines occitanes et celtes pour créer de nouveaux symboles ou mettre en lumière les histoires oubliées.
Au cours des dernières années, sa démarche artistique s’est enrichie au contact des enfants des écoles des environs qui alimentent la conception de ses projets. Ses œuvres s’ancrent encore plus intimement à l’histoire du lieu grâce à cette participation teintée de naïveté.