Riesbri est en troisième année en sculpture à l’Université Concordia, née au Paraguay, ayant grandi au Brésil et résidant maintenant à Montréal. Sa pratique combine le travail du bois, le moulage, le travail du métal, la céramique, la peinture et le design pour créer des dialogues uniques entre des éléments abstraits et formels. Bien que la sculpture soit son intérêt principal, elle est également peintre, une pratique fortement influencée par sa sculpture. Elle a exposé au Musée des maîtres et artisans du Québec, Capital Culture House, Atelier Galerie 2112 et à ADA X dans le cadre du festival Art Matters. La tridimensionnalité, l’espace qu’elle prend, la façon dont nos corps réagissent à la sculpture, c’est ce que Riesbri aime. La relation humaine avec la sculpture est très particulière, où le spectateur voit l’objet comme un autre corps et peut interagir avec lui et avec l’espace qu’il occupe. Informée par la technologie, les processus et les expérimentations, la condition humaine est le thème qui anime vraiment sa pratique créative. Riesbri joue avec les notions d’utilité et de futilité, en créant des objets qui ont une aura plutôt rebelle. Les événements de sa vie personnelle et ses antécédents mixtes sont également des intérêts importants qui stimulent sa créativité. La plupart de son travail est d’une manière ou d’une autre, biographique.
L’excessivisme, en tant que nouveau mouvement artistique mondial, tend à être un commentaire sur le matérialisme économique. Le mouvement attire notre attention sur un système capitaliste où tout est une question de profits, ou mieux encore, de coûts minimes, ce qui signifie qu’il n’y a absolument aucune considération d’aspects comme l’humain et l’environnement. Alors qu’une partie de notre monde gaspille de précieuses ressources naturelles, l’autre souffre au bord de la survie, négligée et isolée, et les preuves d’une telle situation apparaissent inévitablement au quotidien. Expérimentant avec des matériaux et des techniques, Excessivisme utilise des notions d’abstraction pour exprimer à la fois l’attrait et l’absurdité du style de vie axé sur l’argent. Bien que fortement inspiré par les concepts de l’excessivisme, le travail de Riesbri est figuratif. Traiter avec les notions préconçues d’outils utilitaires d’usage quotidien pose également des questions d’orientation, en examinant ce que cela signifie pour les corps d’être situés dans l’espace et dans le temps.
Dans Queer Phenomenology, un livre que Riesbri utilise comme outil d’inspiration, l’écrivaine révèle comment les relations sociales s’agencent spatialement, comment la queerness perturbe et réordonne ces relations en ne suivant pas les voies acceptées, et comment une politique de désorientation met à portée de main d’autres objets, ceux qui pourraient, à première vue, sembler de travers. Bien que nous ayons tendance à associer l’humour visuel aux plaisirs de l’évasion, il constitue aussi fréquemment l’un des modes de critique sociale les plus efficaces. Les blagues peuvent avoir la capacité étrange de nous prendre au dépourvu, nous rendant littéralement sans voix. Et dans ce moment de rire, nous faisons souvent l’expérience d’un changement d’attitude ou de compréhension. En créant un nouveau sens de la conscience, l’humour a le pouvoir d’influencer ou, à tout le moins, de remettre en question notre façon de voir le monde.