La Presse 17 mai 2024 : Insatisfaits, les artistes se rassemblent de nouveau

17 MAI 2024 / MONTRÉAL (QUÉBEC) Marissa Groguhé, La Presse
Des centaines d’artistes se sont rassemblés jeudi après-midi devant les bureaux montréalais du ministre de la Culture pour redire l’ampleur de leur mécontentement face au sous-financement de leur milieu.

Des cris de ralliement, des pancartes aux messages percutants, des larmes également… L’émotion habitait les voix et les visages des artistes rassemblés rue De Bleury, entre la rue Sainte-Catherine et le boulevard De Maisonneuve, où loge le principal interlocuteur des artistes. Le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, n’est pas descendu dans la rue pour échanger avec les manifestants comme il l’avait fait il y a quelques semaines, alors que la Grande Mobilisation des artistes du Québec (GMAQ) avait lancé un premier appel à la protestation.

Pour la deuxième fois en un mois, jeudi, les artistes se sont rassemblés par centaines, réitérant les mêmes revendications qu’à la mi-avril, celles-là mêmes qui les animent depuis plus longtemps encore. Malgré l’annonce de Québec mardi d’une bonification de 15 millions de dollars au budget du Conseil des arts et des lettres (CALQ), destiné plus précisément à l’aide aux organismes, la GMAQ ne considère pas que ses demandes sont entendues. Le regroupement estime plutôt qu’il faut une bonification d’au moins 100 millions pour atteindre un seuil minimal vivable pour les artistes.

Sans soutien financier adéquat, « on envisage de changer de métier ou on n’a pas la vie qu’on souhaite mener », estime Marie-Claude Plante, administratrice du Regroupement des artistes en arts visuels. « Ce qui est malheureux, c’est qu’on va effriter le tissu socioculturel. Il y a des conséquences immédiates, mais aussi à long terme. »

« Les conditions de pratique et de vie des artistes doivent être améliorées, ajoute-t-elle. On attendait plus de soutien et de réforme. Il faut être plus audacieux, oser changer les processus, inclure de vrais projets itératifs qui vont pouvoir changer la donne. Entre ce qui se passe dans les hautes structures et le terrain, il y a une grande différence. »

Consulter l’article dans son intégralité