Le 25 juin 2021

Mot de Sasha Suda, Directrice générale du Musée des beaux-arts du Canada

 

Le Musée des beaux-arts du Canada a pour raison d’être de favoriser les interrelations dans le temps et l’espace.  En adoptant cette nouvelle raison d’être, nous reconnaissons ce lieu, le monde naturel qui nous entoure et, surtout, nous amplifions les voix des communautés pour lesquels nous travaillons.

Juin est le Mois national de l’histoire autochtone, un mois empreint d’une immense tristesse avec la découverte des restes de centaines d’enfants autochtones dans des tombes anonymes sur les sites d’anciens pensionnats indiens. Depuis de nombreuses décennies, les Aîné.e.s, les survivant.e.s et leurs familles racontent les histoires de ces enfants disparus, et leurs témoignages ont été recueillis par la Commission de vérité et réconciliation. Tandis que de nouvelles sépultures sont mises au jour presque chaque semaine, le Musée entend poursuivre son plan stratégique centré autour des modes de savoir et d’être autochtones et respecter la promesse de notre marque, Ankosé –Tout est Relié – Everything is Connected.  Nous savons que les attentes sont élevées, mais, ensemble, nous les remplirons. Nos pensées accompagnent les Premières Nations, les Inuit.e.s et les Métis.ses de tout le pays, et plus particulièrement nos collègues autochtones du Musée.

Le Musée des beaux-arts du Canada est dynamique, vivant et en évolution. Depuis mes débuts ici, j’ai toujours pensé que nous devions faire une introspection et préparer un changement organisationnel. Regarder en face et en profondeur ce que nous sommes en tant qu’institution canadienne n’a pas été un menu défi. Cette réflexion poussée a été à la fois difficile et joyeuse, bienveillante mais exigeante, satisfaisante et qu’une démarche.

Le processus est notamment passée par des conversations avec les Aîné.e.s algonquins, au cours desquelles le mot Ankosé (qui signifie « tout est relié ») a émergé. Il est vite devenu une inspiration, un guide vers où nous voulons nous rendre. Ankosé est notre voie à suivre. C’est un appel à l’action pour le Musée, et pour quiconque fréquente nos installations : un appel à reconnaître l’infinité des liens qui nous entourent.

Chaque personne est liée à l’art, et aux autres. L’une des principales priorités du Musée est d’être plus ouvert et plus accueillant de manière à inviter un plus grand nombre de voix et de visiteurs. Nous voulons proposer un espace qui permet de créer des liens entre les personnes au service desquelles nous sommes. Nous évoluons pour dépasser la vision occidentale très géométrique au profit d’un cercle inclusif où nous tisserons une diversité de perspectives pour en faire une histoire commune. Notre exposition Rembrandt à Amsterdam. Créativité et concurrence constitue un bon exemple de la mise en œuvre concrète de cette nouvelle vision. La parole noire et autochtone est présente tout au fil de cette grande exposition afin de souligner comment le commerce des esclaves et le projet colonial néerlandais ont largement contribué à bâtir l’économie qui a permis à des artistes comme Rembrandt de prospérer. C’est tout cela, Ankosé.

 

Photo : Le MBAC a récemment dévoilé sa nouvelle image de marque. Cette dernière a été développée en consultation avec des membres de la nation algonquine Anishinabeg.

Le nouveau logo est une représentation visuelle des principes de marque du Musée : invitant, vivant, ouvert, dimensionnel. Notre logo animé se compose de dix formes qui se transforment l’une en l’autre, à la manière d’un kaléidoscope, symbole que nous ne sommes plus une institution statique. Nous sommes évolutifs, vivants, dynamiques. Nous sommes passés d’une forme rectangulaire à un cercle, un changement pleinement assumé. Cette forme traduit la thématique du lien, elle rend hommage aux modes de savoir et d’être autochtones.

Notre marque, c’est bien plus qu’un logo et une nouvelle identité visuelle. C’est un jalon – le début d’une transformation majeure qui redéfinira l’essence même du Musée. Le Musée reconnaît les liens illimités qui existent au-delà du cadre et nous encourageons le monde à exiger le meilleur de nous.

Cette transformation prendra du temps et de la persévérance. Elle ne sera pas facile. Mais, je vous le promets, elle en vaudra la peine.

 

SOURCE : MBAC

 

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