Influencé par les expressionnistes européens et par l’esthétique de la BD et du cinéma Nouvelle vague, Laurent Lavaill développe une forme d’expressionnisme contemporain visant à dévoiler les sentiments exacerbés, la confusion et les affres de l’âme humaine.
À partir de gestes spontanés, tels qu’une trace ou un mélange de couleurs, il esquisse des portraits imaginaires qui lui apparaissent à travers le brouillard anarchique des couleurs posées en couches superposées sur le canevas. À l’aide de quelques traits effectués au fusain, il leur donne vie en illuminant leur regard d’une émotion particulière. Ses portraits imparfaits sont un appel à la nostalgie, au souvenir d’un regard. Le personnage ainsi créé devient une sorte d’alter ego avec qui il établit un dialogue, une divagation qui lui permet de s’identifier au personnage et de déchiffrer sa nature profonde, pour la transmettre sur la toile
Dans sa quête afin de suggérer plus que de montrer, il cherche à utiliser le minimum de traits possibles pour évoquer un sentiment ou une émotion. Son travail de la couleur se démarque par l’usage de contrastes vifs et son recours à des teintes complémentaires. Les couleurs primaires fraîchement sorties du tube sont mélangées directement sur la toile, ce qui lui permet de travailler d’un même élan ambiance colorée et texture. Les différentes épaisseurs de peinture appliquées au couteau en arrivent à composer une texture riche et variée qui laisse transparaître les vestiges des premières couches de pigments. Le portrait qui en ressort semble éraflé, comme grafigné par la vie.